LES BONNES de Jean Genet  par le Théâtre de l'Impossible

LES BONNES de Jean Genet par le Théâtre de l'Impossible

Samedi 13 avril 2024 à 20h30

Une cérémonie est en cours. Deux sœurs,

«les bonnes », rejouent en cachette leurs vies et celle de leur patronne. On se déguise, on s’échange les rôles, on s’invective, on rit, on pleure comme au théâtre ou comme dans un mauvais rêve. La fiction se mêle au réel et surgit la tragédie. La langue de Jean Genet accompagne le spectateur, elle filtre tel un voile littéraire la trivialité de l’histoire racontée.


Depuis longtemps Jean Genet nous intéresse, particulièrement sa pièce « Les bonnes ». Nous avons décidé de travailler ce texte parce que Genet appartient à une lignée d’auteurs qui nous intéresse et que nous avons approchée par nos productions ou par nos lectures d’A. Artaud à Ch. Marlowe, de D. Kelly à B.M. Koltès … qui sont des écrivains qui ont en commun l’extrême urgence de vouloir capturer le réel grâce à une écriture ciselée et acerbe.
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« Les bonnes » est une tragédie universelle.  Genet ne raconte pas seulement un fait divers, ni une revendication politique, encore moins un récit

moraliste, il se sert de ce huis clos pour montrer nos structures sociales, psychiques, familiales imparfaites et étriquées.  Alors on pense à une forme autobiographique, Genet le paria, le prisonnier, l’homosexuel, le défendeur inlassable des causes perdues.
Les bonnes de Genet ne parlent pas comme devraient parler des bonnes, leur langage est littéraire,

c’est celui de l’auteur.

Les bonnes de Genet sont bonnes, madame est bonne.

Il y a trois bonnes mais il y en a une de trop.

Chacune a sa logique et elle est  respectable.

Par notre travail nous souhaitons les aimer, les sauver.  L‘écrin qui les enferme rend l’air irrespirable, les personnages manquent d’espace réel ou mental. Les esprits ne retrouvent pas leurs corps, ils se troublent, se confondent et les corps se blessent les uns contre les autres. Les personnages ne peuvent rencontrer que leur propre image comme dans les miroirs du décor qui tentent de doubler les espaces.  L’omniprésence du désir sexuel ne trouve pas le chemin de sa satisfaction.
Une tragédie, à la grecque ! 

Universelle et mystérieuse.

Jean-Baptiste Lemarchand (Metteur en scène)